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La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne.
La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi.
Albert Einstein
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Le conformisme intellectuel vaut inquisition.
Jacques de Bourbon Basset
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Et si je dois vous dire encore une chose, la voici : ne croyez pas que
celui qui essaie de réconforter vit sans peine parmi les mots simples et
calmes qui parfois vous font du bien. Il y a dans sa vie beaucoup de peine et
de tristesse, dans cette vie qui reste loin en deçà de vous. Si, à vrai dire,
il en était autrement, il n'aurait jamais pu trouver ces mots.
Rainer Maria Rilke - "Lettre à un jeune poète"
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On peut être instruit du savoir embaumé dans les livres (et la mémoire) et
passer la vie dans l'ignorance de la vie. De cette ignorance ce ne sont pas
les livres, nos compagnons essentiels, qui sont la cause mais l'étroitesse
des rêves. Me gardant de cette parcimonie il m'arrive de jouir d'une vue
imprenable sur les songes de ces rêveurs appelés artistes. A cette catégorie
appartient René Passeron. Iconoclaste de l'image il fige les commentaires
verbeux et les caquets des critiques.
Majo Coppens
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Unix IS user-friendly. It just chooses its friends carefully.
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Un jour le courage frappe à la porte de la peur et demande : "Qui
est là ?" La peur répond : "La peur." Le courage entre, et il n'y a
personne.
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Si tu veux contrôler le peuple commence par contrôler sa musique.
Platon dans "La république"
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Un ami, c'est quelqu'un qui sait tout de toi, et qui t'aime quand même.
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Le sex-appeal est à 50% ce que vous avez et à 50% ce que les autres pensent que vous avez.
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The scientist explores what is. The engineer creates what has not been.
Theodore von Karman
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verum ipsum factum (la compréhension découle de l'expérience)
Giambattista Vico, philosophe italien (1668-1744)
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Toute tentative invraisemblable, à condition d'être entreprise avec un minimum
de sens commun et sur une échelle modeste, possède une sorte de droit divin à un
hasard heureux répété à une cadence régulière.
Peter Fleming, extrait de Courrier de Tartarie
http://www.evene.fr/citations/mot.php?mot=hasard&p=2
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La valeur d'un hasard est égale à son degré d'improbabilité.
Milan Kundera, extrait de L’immortalité
http://www.evene.fr/citations/mot.php?mot=hasard&p=2
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L'activité paranoïaque critique est une force organisatrice et productrice de
hasard objectif.
Salvador Dali, extrait de La conquête de l'irrationnel
http://www.evene.fr/citations/mot.php?mot=hasard&p=2
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Q: Connaissez-vous la différence entre l'ignorance et l'apathie?
R: J'en sais rien et je m'en fous.
Mathieu Goutelle
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Les maux du temps: décibels, simili, zapping, panurgisme, publicité - et le mensonge généralisé.
Claude Roy
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Etre different rend plus tolerant, et être comme tout le monde rend con et méprisant.
Sank - theodd.net
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Ca fait un bail que je n'ai rien posté ici. Ca fait un bail que je n'ai
pas eu l'esprit libre plus de quelques minutes d'affilée, de toute façon.
En ce moment je ne vis pas, je me débats. Embourbé dans un job qui me
prend mes journées de 8h à 22h, je compose, je m'évertue à conserver ce
statut social et ce chèque de fin de mois. Je résouds des problèmes
pénibles, je jongle avec les millions - littéralement - sans aucune
satisfaction et surtout pas celle du devoir accompli. Plus je la vide et
plus la fosse se remplit, c'est le sens de la mécanique, et peut être, de
l'histoire. Un travail ingrat d'où la reconnaissance est absente,
frustrant aussi :"Tu sais c'est une très grosse responsabilité"... Quelle
joie (!!), mais je n'ai ni le temps, ni les moyens, ni la gratification
et souvent, même pas le "merci" qui pourrait me faire avaler cette
gigantesque couleuvre.
Je n'ai rien posté, donc, pas même un laconique "Bonne année, bonne santé,
ne vous pendez pas tout de suite, il y a de l'espoir". Parce que les
quelques moments que je passe à ne pas penser à ce boulot sont consacrés à
la réflexion. Trouver un autre job, un autre moyen de vivre, c'est à dire
d'engranger le fric nécessaire sans passer mon temps de veille - et
certainement une partie de mes rêves - à singer un mode de vie et des
motivations qui me sont étrangers. C'est une sensation gluante, comme une
seconde peau trop petite et visqueuse dont je ne peux pas me défaire.
J'ai l'impression d'être prisonnier de trop de choses, comme ce gros rat
blanc qui avance dans son labyrinthe de plexiglas. Autour de moi plein
d'autres rats, certains encore hérissés par les électrochocs et d'autres,
gras et repus, qui ont trouvé le fromage au bout du couloir. Je fais comme
eux, après tout un rat n'a pas le choix, mais j'ai pour moi mon obsession
: sortir de cette taule pourrie. Alors je ne poste pas ici, je ne regarde
que des demi-films en fumant une demi-cigarette après un demi-diner entre
amis ou je n'arrive que pour le dessert. J'ai une demi-vie. L'autre moitié
est tout entière consacrée à trouver la sortie, en espérant qu'elle
existe...
Sank - theodd.net
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Quand une situation intérieure n'est pas amenée à la conscience, elle se
manifeste à l'extérieur, sous forme de destin...
Carl Gustav Jung
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Notre vie est un livre qui s'écrit tout seul. Nous sommes des personnages de
roman qui ne comprennent pas toujours bien ce que veut l'auteur.
Julien GREEN, "Journal"
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On peut comparer la vie à une étoffe brodée dont chacun ne verrait, dans la
première moitié de son existence que l'endroit, et, dans la seconde, que
l'envers ; ce dernier côté est moins beau, mais plus instructif, car il permet
de reconnaître l'enchaînement des fils.
Arthur Schopenhauer
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Dans notre histoire, les pessimistes ont toujours eu raison
Adam Michnik, rédacteur en chef du quotidien polonais GAZETA WYBORCZA
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Nous vivons dans le règne de la crédulité, celui où la plus idiote et fausse des idées trouve tout de suite parti pris.
Jean-François Revel (Noté sur le vif dans l'émission Culture & Dépendances)
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"France Inter, il est dixsept heures, l'heure
des informations, présentées par..." Un court
indicatif musical, et puis: "La nouvelle vient
de tomber sur les téléscripteurs: Jacques Brel
est mort."
A cet endroit, l'autoroute descend rapide
ment dans une vallée sans charme particulier,
quelque part entre la sortie d'Evreux et celle
de Mantes. On est passé là cent fois, sans
autre préoccupation que celle de doubler un
poids lourd, de commencer à s'inquiéter de la
monnaie pour le péage. Tout à coup, le
paysage est découpé, arrêté sur image. Ça se
passe en une fraction de seconde. On sait que
la photo est prise. Cette côte à trois voies bien
anonyme et grise qui remonte vers la vallée de
la Seine prend un caractère, une singularité
qu'on ne soupçonnait pas. Peutêtre même le
camion Antar rouge et blanc sur la file de
droite resteratil dans l'image. C'est comme
si on découvrait la réalité d'un lieu qu'on
n'avait pas envie de connaître, qu'on associait
seulement à un certain ennui, à une légère
fatigue, une abstraction morose du trajet.
De Jacques Brel, on avait des tas d'images,
des souvenirs d'adolescence liés à des chan
sons, ce déferlement physique de l'ovation
quand il chantait Amsterdam à l'Olympia en
1964. Mais tout cela va disparaître. Le temps
va passer. On entendra d'abord beaucoup de
chansons de Brel, beaucoup d'hommages.
Puis un peu moins, et jusqu'à presque pas.
Mais chaque fois, le val d'autoroute au mo
ment de la nouvelle reviendra. C'est absurde
ou magique, mais on n'y peut rien. La vie fait
son film, et le parebrise de la voiture peut de
venir un écran, l'autoradio une caméra. Des
bouts de pellicule tournent dans la tête. Mais
c'est le voyage qui fait ça aussi, cette fausse fa
miliarité des paysages l'un par l'autre effacés
qui un jour se cristallise. La mort de Jacques
Brel est une autoroute à trois voies, avec un
gros camion Antar sur la file de droite.
Philippe Delerm - "La première gorgée de bière"